
'Je ressens beaucoup de fierté lorsqu'un collègue écrit un article extraordinaire.'
Faites connaissance avec Remy Amkreutz, rédacteur en chef de De Morgen
À sept ans, il créait déjà ses propres journaux, et à douze ans, il courait vers la porte pour ramasser le journal sur le paillasson et le lire. Aujourd'hui, vingt-trois ans plus tard, Remy Amkreutz (35 ans) est rédacteur en chef de De Morgen. À quoi ressemble une journée d’un rédacteur en chef et qu’est-ce qui rend son travail si spécial ?
Que représente De Morgen pour vous ?
« C'est une rédaction chaleureuse et bienveillante. Et comme nous sommes en interne, nous le sommes aussi vers l'extérieur. Nous sommes progressistes, positifs et nous aspirons à une société meilleure. Pour moi, il est essentiel que les gens se sentent touchés par tout ce que nous faisons et qu'ils nous rencontrent à différents moments de leur vie. Bien sûr, les actualités sont un point de départ, mais à mes yeux, un journal doit être bien plus que cela. C'est pourquoi nous nous concentrons également sur le quotidien de nos lecteurs avec des articles sur des sujets tels que la santé (mentale), le logement et les relations. En plus de cela, nous avons créé Cuisiner avec De Morgen, une plateforme culinaire dédiée, nous organisons des événements et produisons nos propres podcasts. De Morgen n'est pas seulement un guide, mais aussi un compagnon pour ses lecteurs. »
À quoi ressemble une journée de rédacteur en chef ?
« Cela varie évidemment d'un jour à l'autre, mais je commence toujours de la même manière : je regarde comment les grands titres internationaux débutent leur journée et quelles tendances émergent. Ensuite, commence notre réunion matinale, où nous discutons de la journée précédente et planifions ce que nous allons publier numériquement aujourd'hui. À ce moment-là, je consulte différents chefs pour évaluer ce dont le journal a besoin pour aujourd'hui et demain. Selon la journée, j'ai ensuite diverses réunions pour définir la ligne éditoriale du journal, coordonner des projets d'investigation et discuter d'articles à moyen ou long terme. Je collabore souvent avec les équipes marketing, ventes et IT, et je m'efforce également de lancer de grands projets comme De Oorzaak, une recherche scientifique citoyenne. Entre-temps, je surveille, avec le chef désigné du jour, nos performances numériques et, avec l'équipe de la rédaction finale et de la mise en page, je fais les choix pour le journal papier du lendemain. En fin de journée, nous discutons de ce qui s'est bien passé aujourd'hui et planifions ce que nous publierons en ligne ce soir et demain matin. »
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Découvrez la magie dans les coulisses
Faites connaissance avec Minke Krosenbrink, régisseuse chez VTMQu'est-ce qui rend votre travail de rédacteur en chef spécial ?
« Ce que je préfère, c’est aider les autres à se développer dans leur travail. En tant que chef, j’ai toujours ressenti bien plus de fierté lorsqu’un collègue écrivait un article extraordinaire que pour mes propres textes. Aujourd’hui, ce qui me touche particulièrement, c’est de travailler avec mes collègues pour obtenir des résultats. Nous exigeons beaucoup de nos collaborateurs, bien entendu. Mais je crois en une approche constructive, où l’humain derrière le collègue reste au centre. Cela permet d’être critique les uns envers les autres. Finalement, mon rôle est assez dévoué : je dois m’assurer que les membres de ma rédaction se trouvent au bon endroit et qu’ils disposent de toutes les opportunités pour accomplir leur tâche de la meilleure façon possible. »
La méthode quotidienne de travail à De Morgen a beaucoup évolué, pouvez-vous en dire plus ?
« De Morgen a connu des périodes tumultueuses, mais il y a quelques années, nous avons amorcé un tournant en misant pleinement sur le journalisme de qualité. Nous avons également adopté une pensée plus numérique et avons transformé notre façon de travailler en mettant le digital au premier plan. Nous analysons en permanence les besoins de nos lecteurs : quels thèmes nous touchent, eux et la société ? Que lit-on le matin, l’après-midi et le soir ? Nous travaillons en nous basant sur les données, mais pas de manière dictée par elles : la curiosité journalistique reste notre fondement, et les données ne sont qu’un outil, pas une directive. Heureusement, nous constatons souvent que notre intuition se reflète dans les données et que nous sommes sur la bonne voie. Le journal continue de croître et compte maintenant plus de 60 000 abonnés payants. »
Enfin, pourquoi faites-vous ce que vous faites ?
« Je crois profondément en la puissance du journalisme ; c'est un pilier de notre société. Non seulement pour sa mission traditionnelle de contrôle du pouvoir, mais aussi pour aider les gens. Il est important de réaliser à quel point un journal est proche de ses lecteurs. Ce que nous faisons ensemble est vraiment précieux. Et par ‘ensemble’, je veux dire évidemment la rédaction, mais aussi tous ceux qui rendent De Morgen possible. Du marketing, des ventes et des partenariats, à l’IT, la sécurité et la réceptionniste qui permet l’ouverture du bâtiment. C’est vraiment une entreprise entière qui rend les médias possibles. »
Photographie par Jasper Zwartjes.





